Les damnés les fers aux pieds
Les enfants regardent passer les damnés
Pauvres prisonniers en route pour le bagne.
Séparés à jamais de leurs compagnes
Exclus de la vie, ils sont condamnés.
Triste spectacle qui doit servir de leçon
Les gamins leur jettent des pierres
Tandis que les adultes vocifèrent.
La haine se fait insidieux poison !
Pauvres bagnards promis à l'enfer
Traînant aux pieds de lourdes chaînes
C'est l'humanité qui se déchaîne
Dans l'insupportable fracas des fers
Leur démarche résonne sur les pavés
Ils avancent vers une destinée amères.
Pour s’en aller bien au-delà des mers,
Vers leur épitaphe déjà gravée.
Le
poids de leurs effroyables crimes
Pèsent sur la conscience des bagnards
Jetés très tôt dans de sombres mitards
En Guyane, la société les opprime
Pauvres bagnards promis à l'enfer
Traînant aux pieds de lourdes chaînes
C'est l'humanité qui se déchaîne
Dans l'insupportable fracas des fers
Embarqués pour la pire des pénitences
Ils renonceront au moindre espoir
De retrouver honneur et gloire
La mort est au bout de la sentence
La
jungle sera la pire des prisons
Soumettant les forçats à sa règle
Malheur à qui se prend pour un aigle
S'écrasera sans aucune rémission
Pauvres bagnards promis à l'enfer
Traînant aux pieds de lourdes chaînes
C'est l'humanité qui se déchaîne
Dans l'insupportable fracas des fers
Pour les exclus de notre société
Seul Lucifer leur ouvrira ses bras
Quand
pour eux sonnera l'heure du trépas
Bien loin de toute forme de charité
Même la mort ne sera pas délivrance.
Débarrassés de leurs terribles peines
Ils nourriront cette terre lointaine
Bien loin du pays de leur enfance
Pauvres bagnards promis à l'enfer
Traînant aux pieds de lourdes chaînes
C'est l'humanité qui se déchaîne
Dans l'insupportable fracas des fers
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