dimanche 12 janvier 2020

La retraite, ce n'est pas le train-train !


Patrick et Jacques pour le plaisir …
 
 

    Patrick est un retraité heureux qui vit sa Passion en majuscule à Châtillon sur Chalaronne. Ne pensez pas que l'homme manque d'ambition, bien au contraire, il n'a de cesse de faire grandir sa belle et merveilleuse petite entreprise ; son musée du train miniature.

    Début juillet 2000, l'homme cesse une carrière professionnelle pour rentrer dans une nouvelle aventure, il ne conçoit pas de ne rien faire, il a le désir fou de partager son bonheur de maquettiste, de donner à tous ce plaisir simple de la reconstitution d'un monde factice, animée et en mouvement.

    Enfant, c'est en fabriquant des crèches et des santons avec son père Eugène, que lui est venue cette passion du détail et de la précision, de la fidélité et de l'inventivité. Il a grandi dans cet art modeste auquel, à 25 ans il ajouta celui du train électrique.

    C'est dans les années 1980 qu'il associa ces deux passe-temps d'alors pour en faire une activité dévorante. Il se lança dans le « Diorama » reproduction réduite et fidèle d'un site historique. La Garde de Bretteaux, l'ancien grande gare de la ville de Lyon fut son coup de maître, elle trône en majesté dans son musée. Il ne s'arrêta pas en si bon chemin, et ce Lyonnais de toujours s'offrit le Stade de Gerlan, le restaurant de Bocuse, le viaduc de lyon, la gare Sainte Claire, le pont sur la Saône, …

    Vaste travail d'orfèvre, Patrick démarre de clichés d'époque, de plans d'origine quand il parvient à les obtenir et c'est l'artisan qui prend le relais. Le carton plume est sa matière première, la patience et le talent, ses énergies inépuisables. Il utilise aussi du polystyrène qu'il recouvre de plâtre pour les besoins de ses représentations. La peinture et l'électricité viennent ensuite compléter l'illusion enchanteresse.

    Il avait la matière, il lui fallait associer l'ensemble pour aller au bout de son rêve. Il le fit à Chatillon sur Charonne en installant pas moins de 1000 mètres de rails, 35 trains, 50 véhicules routiers, une fête foraine, une maison de passe (eh oui !), un téléphérique, une soucoupe volante, et bientôt des parapentes viennent animer un spectacle qui émerveille les enfants et fascine les plus grands.

    Les débuts furent difficiles pourtant, 2 000 visiteurs la première année, 3 000 l'année d'après. Il fallait ramer pour garder le cap. Mais Patrick garda la voie, le bouche à oreille d'abord, le coup de pouce de TF1 ensuite firent le succès de l'entreprise. Aujourd'hui, ce sont 15 000 grands enfants de toute l'Europe qui viennent retrouver ce plaisir simple du train électrique.

    Pour pour la maintenance 8 heures par jour, 6 jours par semaine (fermeture le lundi) Patrick compte sur l'aide précieuse de Jacques, un autre fondu du train électrique. Jacques, dit la taupe, car il passe ses journées sous la montagne de câbles et de fils, est né presque sur le rail. À quatre ans, il vivait face à la gare de triage, les trains ne l'ont plus jamais quitté. Il a 400 locomotives et 200 wagons dans des vitrines chez lui, ces deux-là étaient fait pour se croiser.

    Et il en faut de la maintenance pour garder en mouvement et en lumière cet incroyable ensemble. Pour les spécialistes, nous sommes à l'échelle HO au 1/87° en mesures anglaises); Il faut être précis dans ce genre d'activité. Un jour, un intégriste du rail est venu faire scandale à cause de la présence d'un autorail qui n'avait jamais mis les roues en gare de Bretteaux. La pièce de collection dut disparaître du décor …

    En France, il n'existe qu'un autre lieu analogue, à Clécy dans le Calavados. Je vous assure que la visite vaut la peine. Prenez le temps de vous laisser prendre par la magie des détails, le bonheur simple de ce retour en enfance. À voir nos deux retraités, la cure est profitable, ils sont en pleine forme nos retraités si actifs. Merci encore de leur accueil !

    Locomotivement leur.




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