lundi 26 février 2024

La Loire et ses jalons

 

Plaques et bornes






Si la Loire a un affluent qui porte le nom de Borne, une rivière de 48,4 km qui coule en Haute-Loire et se jette dans la rivière mère à Chadrac, elle a depuis le milieu du XIXème siècle, une multitude de bornes en pierre qui jalonnent son parcours dans sa partie historiquement propice à la navigation.


Ajoutons en maints endroits, sous les ponts notamment des plaques, le plus souvent en fonte et parfois en zinc. Celles-ci indiquent les distances de ville à ville. Ce sont les pendants des plaques de cochers qui existaient sur les routes anciennes. On pourrait les nommer Plaques de coches d’eau. Elles précisent les distances de ville à ville. Leur précision est au mètre et les distances mesurées le sont à partir de la rive droite de la Loire.


Ces distances ainsi déterminées servaient de base pour le calcul du montant facturé du transport de la même manière qu’un transporteur routier facture selon la distance sur route.

Ces plaques proviennent de la fonderie Bouilliant, le sigle de l’entreprise y figure en bas à droite. Elles devaient être installées dans trente trois villes et villages ligériens qui sont les principaux ports de référence du trafic de l’époque. Elles auraient été installées à partir de 1835 date donnée sous réserve naturellement.


 

Les villes de cette liste : Briare – Gien – Sully – Châteauneuf – Jargeau – Combleux – Orléans – Meung – Beaugency – Mer – Blois – Amboise – Montlouis – Tours – Cinq Mars – Langeais – Port Boulet – Candes – Saumur – Les Rosiers – Saint Mathurin – Pont de Cé – La Pointe – Challonnes – Montjean – Ingrandes – Saint Florent – Ancenis – Oudon – Nantes - Indret – Paimbœuf – Saint Nazaire


On remarque que cette liste ne tient pas compte des ports situés en amont de Briare. Faut-il y voir un oubli ou bien la volonté de ne tenir compte que de la navigation à double sens ?


Quant aux jalons suivants, nous les avons redécouverts à partir des explications de Nathalie Rivierre de l’office de Tourisme du Val de Sully qui en est l’ardente défenseure et la collectionneuse photographique. Trop souvent délaissées ou abandonnées à l’oubli, ces bornes sont un pan entier de notre histoire et devraient à ce titre figurer dans le cadre de la préservation patrimoniale. Grâce à leur défenseure, voici ce que nous pouvons en savoir :


BORNES DE LOIRE




Les bornes ligériennes sont des blocs de pierre blanche posés le long des berges de la Loire. Elles ont été installées au milieu du XIXe siècle par les Ponts et Chaussées.
Cylindriques ou carrées, trois types de bornes jalonnent elles aussi le fleuve. Chacune d’elles prend un repère différent suivant sa position relative sur la rive.


Les bornes carrées



Elles sont des bornes-repères de nivellement situées aussi bien sur la rive gauche que sur la rive droite de la Loire. Elles sont gravées d’un numéro suivi d’une lettre. Le « M » signifie montant (amont), le « D » descendant (aval). La numérotation part du Méridien de Paris, la méridienne verte qui correspond à l’expédition de Jean Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain qui, à partir de 1792 se sont lancés dans une aventure permettant de déterminer le mètre étalon. La borne 0 se trouve sur la levée de Loire entre Saint-Père-sur-Loire et Saint-Benoît-sur-Loire ainsi que sur la rive gauche. Implantées sur des points hauts comme les levées, elles sont espacées d’un kilomètre réel environ. Elles correspondent certainement à la volonté de l’époque d’imposer le système métrique qui fut difficile à faire rentrer dans les mentalités.


Les bornes cylindriques :

 



Au nord de la Loire, elles sont frappées d’un numéro. Elles indiquent la distance en kilomètres parcourue par la Loire de l’est à l’ouest du département. Pour le Loiret, la numérotation démarre du point K1 pour se terminer au point K129.
Au sud de la Loire, les bornes ont une numérotation continue. Elles indiquent en kilomètres la longueur de la partie navigable de la Loire. Le point de départ se situe à Iguerande en Saône-et-Loire (point de départ de la Loire dite navigable) et s’arrête à l’estuaire à Saint-Nazaire (44).
À propos du mètre étalon
 

En juin 1792, Jean Baptiste Joseph Delambre fut chargé de mesurer la distance entre Dunkerque et Rodez grâce à un système de triangulation, d'outils astronomiques et de points de repères et de pyramides pendant que son collègue Pierre Méchain mesura celle de Barcelone à Rodez. Les deux hommes devaient se retrouver à Rodez. Cela devait permettre d'établir précisément et concrètement la longueur du nouvel étalon.
Vous pouvez retrouver cette folle aventure dans le roman de Denis Guedj : Le mètre du monde.
En août 1793, la Convention nationale décréta que le système nouveau des poids et mesures se substituerait à l'ancien pour toute la République française. Le 7 avril 1795, le mètre étalon devint la référence unique de longueur officielle.

 



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