Accordons lui cet hommage
Écoute au loin la plainte langoureuse
Le souffle inquiet d’un profond soupir
Se mêlant de notes mélodieuses
Venues d’un râle qu’on entend gémir
De ce bel instrument étrange
Soufflet de la forge à Vulcain
J’entends le murmure des anges
Et les gémissements des catins
Soudain il entre en transe
Coule comme une source de vie
Les couples sont dans la danse
Pour aller jusqu’au bout de la nuit
Tous les doigts de ce musicien
Glissent à un rythme endiablé
Pour que devenu magicien
Il nous envoûte dans ses filets
Pour retrouver un peu de calme
Celui qu’on nomme accordéon
Nous émeut jusqu’à l’âme
Quand il souligne la chanson
À lui seul, il se fait orchestre
Portant les mots du chanteur
Aux confins des limites terrestres
Pour son plus grand bonheur
Il geint, rit, pleure, chante
Il joue de toutes les mélodies
Sans cesse il nous enchante
Dans sa célébration de la vie
Il bat le rythme et la cadence
Joue la valse ou la Tarentelle
Se moque de la dernière tendance
Sa majesté Piano à bretelles
Sa musique ouvre le bal
Nous prend ainsi par le cœur
Quand la raison s’emballe
Et que nous chantons en chœur
Ses mélopées sans pareil
Nous font verser une larme
Quand de cet étrange appareil
Vibrent toutes les lames
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