jeudi 17 novembre 2022

Les pastoureaux et les chiens

 

Les chiens !






Pour un pastoureau, c'est un fidèle compagnon

Un berger au service du gentil pâtre !

Il n'est point à redouter ses réactions

À moins que la bête soit acariâtre !


Lorsque l'imposante troupe des pieux croisés,

Au tout début de son vertueux périple,

Entra en prières dans la noble cité,

Elle croisa sur son chemin des condisciples


Estudiants toujours prompts à la moquerie

Jeunes gens à l'esprit en ébullition

Des allemands et des « gâs » de la Ligérie

Provoquant le trouble dans la procession


Des injures, des estocades en guise d'accueil

Laissèrent sur le pavé de pauvres quidams

Trente victimes pour autant de cercueils

Pour ceux-là même qui pensaient sauver leur âme


En ce 11 juin 1251

La rixe ne mit pas la ville en ébullition

La croisade poursuivit son pieux chemin

Pas de quoi noircir une réputation !


Hélas, un lointain chroniqueur parisien

Nicolas Pâris accentua l'incident

Trempant sa plume dans un terrible venin

Prétendit qu'en bord de Loire on montrait les dents


Que les Pastoureaux fussent reçus comme des chiens

Il n'en fallut pas plus pour ternir la cité.

Un sobriquet qui fait de vous des vauriens

Des individus qu'il ne faut pas fréquenter


Puis les catholiques enfoncèrent le clou

Quand les vilains parpaillots tenaient la place

Ne voulant pas tomber dans la gueule du loup

Usaient d'une coulevrine pour sauver la face


Le canon faisant bien plus de bruit que de mal

Aboyait à distance sans faire grands dégâts

De cette nouvelle métaphore animal

Les Chiens de l'endroit demeuraient des renégats


Quand ce qualificatif vous colle à la peau

Il convient de ne plus se montrer méprisant

Pour qui se dérobe aux rites épiscopaux

Lesquels font encore rage en Orléans

 






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