Les chiens !
Pour un pastoureau, c'est un fidèle compagnon
Un berger au service du gentil pâtre !
Il n'est point à redouter ses réactions
À moins que la bête soit acariâtre !
•
Lorsque l'imposante troupe des pieux croisés,
Au tout début de son vertueux périple,
Entra en prières dans la noble cité,
Elle croisa sur son chemin des condisciples
•
Estudiants toujours prompts à la moquerie
Jeunes gens à l'esprit en ébullition
Des allemands et des « gâs » de la Ligérie
Provoquant le trouble dans la procession
•
Des injures, des estocades en guise d'accueil
Laissèrent sur le pavé de pauvres quidams
Trente victimes pour autant de cercueils
Pour ceux-là même qui pensaient sauver leur âme
•
En ce 11 juin 1251
La rixe ne mit pas la ville en ébullition
La croisade poursuivit son pieux chemin
Pas de quoi noircir une réputation !
•
Hélas, un lointain chroniqueur parisien
Nicolas Pâris accentua l'incident
Trempant sa plume dans un terrible venin
Prétendit qu'en bord de Loire on montrait les dents
•
Que les Pastoureaux fussent reçus comme des chiens
Il n'en fallut pas plus pour ternir la cité.
Un sobriquet qui fait de vous des vauriens
Des individus qu'il ne faut pas fréquenter
•
Puis les catholiques enfoncèrent le clou
Quand les vilains parpaillots tenaient la place
Ne voulant pas tomber dans la gueule du loup
Usaient d'une coulevrine pour sauver la face
•
Le canon faisant bien plus de bruit que de mal
Aboyait à distance sans faire grands dégâts
De cette nouvelle métaphore animal
Les Chiens de l'endroit demeuraient des renégats
•
Quand ce qualificatif vous colle à la peau
Il convient de ne plus se montrer méprisant
Pour qui se dérobe aux rites épiscopaux
Lesquels font encore rage en Orléans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire