dimanche 30 août 2020

Du con en général.



L'insulte par excellence.



Un homme qui se prenait pour le roi avait remis à l'honneur une insulte sommaire certes mais diablement efficace. Des réflexions en chaînes ont parsemé spontanément mes interrogations existentielles. Le persiffleur déchaîné se devait de clouer le bec à ce vilain petit canard de la politique hexagonale.

Le Con dans la bouche de sa majesté d’alors est revenu au premier plan du vocable excrémentiel. Ce Con, cependant est rarement seul, cette appellation saint le plus souvent flanquée un adjectif qui lui donne tout son relief et sa force. Plus même, l'adjectif fixe encore plus sûrement la psychologie de l'insultant qu'il ne détermine véritablement la nature exacte du Con susnommé.

Nous pouvons constater qu'il existe des doublons jumeaux, des assemblages symétriques, des attelages indissociables sur le pilori de l'ignominie. Le Con aime les mariages, c’est dans sa nature diront les tenant de l’ordre moral.

Ainsi le Petit Con côtoie immanquablement son compagnon préféré, le grand Con. Tous les deux sont placés dans un registre où la bienveillance domine. On les pense affables, on les croit sympathiques. Quoique ! Le César d'opérette d’alors, roi des castagnettes et des claquements de doigts nous insista à nous méfier de plus en plus du premier adjectif ; celui qu'il ne faut pas prononcer en sa présence au risque immédiat d'être à votre tour toiser. Ce simple qualificatif explique sans aucun doute, les rêves déments de grandeur des petits hommes qui accèdent au pouvoir. Ceux-là ont toujours des rêves de grandeur à la con.

Il y a également un couple qui nous place sans ambiguïté d'un côté ou de l'autre d'une frontière temporelle avec laquelle nous ne pouvons pas grand chose : le jeune Con a le temps pour lui et son adversaire, son double obscur : le vieux Con, ne dispose plus que de cette expérience qui ne se partage jamais. Ces deux la sont toujours en opposition, on désigne généralement cette séparation lexicale par l'expression : « Le conflit des générations »

Puis arrivent les adjectifs autonomistes, ceux qui s'imposent tant à nos bouches haineuses qu'ils envoient aux oubliettes de l'anathème leurs antonymes habituels. Au premier rang d'entre eux, largement dominateur dans nos sociétés d'opulence, s'impose à nous tous l'outrancier et diffamant Gros Con. Celui-là vous met immédiatement du mauvais côté de l'humanité, celui des porteurs de Rolex, des possédants insensibles, des décideurs sans cœur, des préfets comme des hooligans de nos stades de football. Le Gros Con semble s'enorgueillir de cette désignation qui le place bien au dessus de tous les autres. Mais, comment interpeller les autres, si nombreux face à cette noblesse de la connerie ? Mince Con ne sonne ni à l'oreille ni à la métaphore. Maigre Con ne respire ni la santé ni la bonhomie. Le Gros Con est bien seul sur une planète qu'il compte bien l'exploiter jusqu'à la corne avant de tirer sa révérence dans un 4x4 rutilant.

Un autre solitaire et c'est heureux, appartenant sans doute à la même catégorie socio-cultuelle (je m'interroge sur la dimension culturelle) que le précédent, plus pourri encore, si c'est possible, est cette exceptionnelle Sale Con qui paraît si décisif qu'il n'y a rien à ajouter. On n'envisage même pas l'existence de son contradicteur , le propre ou le net, l'immaculé ou le vierge !

Enfin, vient celui que César avait placé au pinacle de la déchéance. Notre Pauvre Con qui n'y peut mais. Car enfin, de quel métal faut-il être fait pour penser que la pauvreté est une tare. N'est-elle pas indispensable aux gens de son acabit, de son monde qui ne pense qu'à une chose : s'enrichir ! Ceci ne peut se réaliser qu'en laissant sur le carreau une multitude de confrères, de pauvres cons, de simples et honnêtes gens comme vous, comme moi.

Voyez-vous, ce petit voyage en connerie nous a permis de mieux comprendre les rouages de cette mécanique de précision que constitue la belle insulte. La richesse de vocabulaire honore celui qui la maîtrise et nous ne pouvons que nous incliner devant notre maître à tous : Le Roi des Cons !

Connement vôtre.
 à écouter ici
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