L'insulte
par excellence.
Un homme qui se prenait
pour le roi avait remis à l'honneur une insulte
sommaire certes mais diablement efficace. Des réflexions en chaînes
ont parsemé spontanément mes interrogations existentielles. Le
persiffleur déchaîné se devait de clouer le bec à ce vilain petit
canard de la politique hexagonale.
Le Con
dans la bouche de sa majesté d’alors est revenu au premier plan du
vocable excrémentiel. Ce Con, cependant est rarement seul, cette
appellation saint le plus souvent flanquée un adjectif qui lui donne
tout son relief et sa force. Plus même, l'adjectif fixe encore plus
sûrement la psychologie de l'insultant qu'il ne détermine
véritablement la nature exacte du Con susnommé.
Nous
pouvons constater qu'il existe des doublons jumeaux, des assemblages
symétriques, des attelages indissociables sur le pilori de
l'ignominie. Le Con aime les mariages, c’est dans sa nature diront
les tenant de l’ordre moral.
Ainsi le
Petit Con côtoie immanquablement son compagnon préféré, le grand
Con. Tous les deux sont placés dans un registre où la bienveillance
domine. On les pense affables, on les croit sympathiques. Quoique !
Le César d'opérette d’alors, roi des castagnettes et des
claquements de doigts nous insista à nous méfier de plus en plus du
premier adjectif ; celui qu'il ne faut pas prononcer en sa présence
au risque immédiat d'être à votre tour toiser. Ce simple
qualificatif explique sans aucun doute, les rêves déments de
grandeur des petits hommes qui accèdent au pouvoir. Ceux-là ont
toujours des rêves de grandeur à la con.
Il y a
également un couple qui nous place sans ambiguïté d'un côté ou
de l'autre d'une frontière temporelle avec laquelle nous ne pouvons
pas grand chose : le jeune Con a le temps pour lui et son adversaire,
son double obscur : le vieux Con, ne dispose plus que de cette
expérience qui ne se partage jamais. Ces deux la sont toujours en
opposition, on désigne généralement cette séparation lexicale par
l'expression : « Le conflit des générations »
Puis
arrivent les adjectifs autonomistes, ceux qui s'imposent tant à nos
bouches haineuses qu'ils envoient aux oubliettes de l'anathème leurs
antonymes habituels. Au premier rang d'entre eux, largement
dominateur dans nos sociétés d'opulence, s'impose à nous tous
l'outrancier et diffamant Gros Con. Celui-là vous met immédiatement
du mauvais côté de l'humanité, celui des porteurs de Rolex, des
possédants insensibles, des décideurs sans cœur, des préfets
comme des hooligans de nos stades de football. Le Gros Con semble
s'enorgueillir de cette désignation qui le place bien au dessus de
tous les autres. Mais, comment interpeller les autres, si nombreux
face à cette noblesse de la connerie ? Mince Con ne sonne ni à
l'oreille ni à la métaphore. Maigre Con ne respire ni la santé ni
la bonhomie. Le Gros Con est bien seul sur une planète qu'il compte
bien l'exploiter jusqu'à la corne avant de tirer sa révérence dans
un 4x4 rutilant.
Un autre
solitaire et c'est heureux, appartenant sans doute à la même
catégorie socio-cultuelle (je m'interroge sur la dimension
culturelle) que le précédent, plus pourri encore, si c'est
possible, est cette exceptionnelle Sale Con qui paraît si décisif
qu'il n'y a rien à ajouter. On n'envisage même pas l'existence de
son contradicteur , le propre ou le net, l'immaculé ou le vierge !
Enfin,
vient celui que César avait placé au pinacle de la déchéance.
Notre Pauvre Con qui n'y peut mais. Car enfin, de quel métal faut-il
être fait pour penser que la pauvreté est une tare. N'est-elle pas
indispensable aux gens de son acabit, de son monde qui ne pense qu'à
une chose : s'enrichir ! Ceci ne peut se réaliser qu'en laissant sur
le carreau une multitude de confrères, de pauvres cons, de simples
et honnêtes gens comme vous, comme moi.
Voyez-vous,
ce petit voyage en connerie nous a permis de mieux comprendre les
rouages de cette mécanique de précision que constitue la belle
insulte. La richesse de vocabulaire honore celui qui la maîtrise et
nous ne pouvons que nous incliner devant notre maître à tous : Le
Roi des Cons !
Connement
vôtre.
à écouter ici
https://www.dailymotion.com/video/xd8jfi
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