Ventes sporadiques
Un écrivain prétend ses ventes sporadiques.
Je m'interroge soudain sur son message
Ses livres seraient-ils donc soporifiques ?
Que devons-nous en conclure pour ses ouvrages ?
À moins que ce romancier prolifique
Ne distribue discrètement sous le manteau
Sa grande production bibliographique
Qui échappe à la promotion de nos journaux
L'écriture est désormais un sport de combat
Pour qui caresse l'espoir de trouver des lecteurs
La distribution ne faisant aucun cas
De nos malheureux et anonymes auteurs
Notre camarade voulant relever le gant
Sillonne le pays sans trêve ni repos
De salons en foires, se grime en un marchand
Qui fait de sa caravane son entrepôt
Ses romans ne sont certes pas des petits pains
Mais se dévorent sans la moindre indigestion
Pour un achat, une barre sur son calepin
Vous démontrera toute sa satisfaction
Hélas, sa lecture deviendra endémique
Son aventure vous maintiendra en haleine
Pris soudain dans son piège diabolique
Vous remplirez sans cesse son bas de laine
Ce feuilletoniste vous aura pris dans ses rets
Victime d'une coupable assuétude
Chacun de ses polars, vous les lirez d'un trait
Je vous le promets en toute certitude
Son sporadique fleure bon le piège.
Ne vous laissez par prendre à sa roublardise
Détournez-vous de ce curieux manège
Qu'il met ici en branle par vantardise
À moins que vous ne promouviez la culture
Avec l'un de ses plus virulents défenseurs
Que la nécessité jette dans la nature
Dans l'incessante quête de nouveaux lecteurs
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