Privilège de la noblesse
Elles indiquaient le mauvais vent
Celui de notre détresse
Nous les manants du temps d'avant
Mais que souffle la tempête
Elles s'emballent à tout venant
Faisant tourner bien des têtes
Pour les odieux ci-devant
Quand elles tombèrent de leur faitage
Le pays en perdit le Nord
Une colère qui prend le large
Et même quelques mises à mort
Le vent rend fou disent les sages
D'une terrible rotation
Les girouettes selon l'adage
Débutèrent leur révolution
Quand le pauvre gueux s'anoblit
Pour oublier la privation
Devint seigneur en son pays
Par cette belle distinction
Soudain c'est alors par milliers
Qu'elles fleurirent sur tous les toits
Illustrant ainsi le métier
D'un plus courageux que le roi
Oubliées au fil des années
Paulette en fit l'inventaire
Parcourant le grenier à blé
Le nez et le regard en l'air
Pour qu'aujourd'hui on expose
Ces témoins de notre passé
Pour que, vous aussi, je suppose
Ayez envie d'en fabriquer
Girouet
Est-ce folie que de donner un sens
À ce petit souffle libre comme l'air ?
La question se pose quand on y pense
Et suppose de suite son corollaire
Est-ce naturel de lever le nez
Pour déterminer d'où provient le vent
Quand le marinier ne veut pas haler
Pour affronter aisément le courant ?
Son petit doigt mouillé n'y suffit plus
Il est très vilain de montrer ainsi
Accrocha alors un bout de tissus
Si possible aux couleurs de son pays
Celui-ci flottera au gré d'Éole
Le Dieu qui pousse toujours de l'avant
L'ennemi juré du méchant Pétole
Qui se déballonne à chaque instant
Pour que cela soit plus joli encore
Il sculptera une planche de bois
S'offrant ainsi un magnifique décor
Qui fera bien des envieux ma foi
Déployant alors tous ses symboles
Il se pare d'un magnifique blason
Un Girouet en guise de parabole
Pour ce seigneur si loin de sa maison
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