dimanche 19 mars 2023

Trouver chaussure à son pied

 

Victor et Marguerite






Victor, le pauvre cordonnier

Ne trouvait pas chaussure à son pied

Toutes les jeunes filles du pays

Lui tournaient le dos avec mépris

Promettant des souliers tous neufs

D’un magnifique cuir de bœuf

À la belle qui voudra bien danser

Avec ce piètre cavalier


Tourne tourne brave cordonnier


Se présentaient devant le garçon

Dans l’offrande, glissaient leurs petons

Puis la danse achevée, les diablesses

Le fuyaient à toute vitesse

Il renonça à ce stratagème

Car aucune ne lui dit « je t’aime »

Pour son malheur sera vieux gars

Sans la moindre fille dans ses bras


Un jour, tu seras le plus comblé


Lors d’une nuit de festivité

À l’écart, il s’était retiré

Quand tout près du pauvre solitaire

Marguerite surgit de l’éther

Elle lui réclama quatre souliers

Lui promit son cœur en entier

Le cordonnier se mit à l’œuvre

Ne croyant pas à une manœuvre


Oublie ces demoiselles mal chaussées


L’homme au comble de l’émotion

La chaussa à la perfection

Marguerite resplendissante

Devint dans l’instant son amante

Le soleil pointa à l’horizon

Après que fut scellée leur union

Soudain blanche biche elle devint

Encore un vilain tour du destin



Celle-ci pourtant voulait t’aimer


Le cordonnier tout a son bonheur

Disparut aux premières lueurs

Il suivit la biche sur la Loire

Pour poursuivre leur belle histoire

Toutes les nuits brûle sa flamme

Pour sa délicieuse dame

Le jour venu tous deux s’enfoncent

Au secret des épaisses ronces


Tourne, tourne brave cordonnier

La nuit, tu seras vraiment comblé

De cet amour pour l’éternité

Avec ta blanche biche bien aimée

 

Le récit 








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