La gazette de l’aigrette
Sur la Loire c’était calme plat
Les oiseaux n’en revenaient pas
Quand une adorable aigrette
Décida de tenir gazette
La chose émut fort un canard
Enchaîné dans une mare
Il se voyait dépossédé
D’un titre qu’il eut mérité
Une oie s’arracha une plume
Elle en attrapa un gros rhume
Elle voulait qu’ainsi on écrive
Sa gloire et toutes ses dérives
Un bateau passa sur les flots
Le marin bouta son chapeau
Avec cinq colombes sur sa hune
Il entrevoyait la fortune
Le balbuzard se prit de bec
Avec la rédactrice pète sec
Il voulait la première page
Pour la beauté du ramage
Le martin pêcheur sur la brèche
Demanda à la revêche
Qu’un modeste entre-filet
Évoque les horaires des marées
Quand soudain la rédaction
Tout à sa précipitation
Accepta de jeter l’ancre
De ce journal pour les cancres
L’aigrette tira sa révérence
À ceux de la conférence
Qui avaient dénigré celle
Qui s’envolait à tire d’ailes
Quand le journal tomba à l’eau
La garzette leur tourna le dos
Elle avait du plomb dans la tête
Sans avouer sa défaite
Jadore vos textes...qui me donnent envie d'écrire alors en voici un pour vous remercier :
RépondreSupprimerL'outarde et l'oedicnème.
Arrivant de Londres par un vol direct une outarde cet oiseau migrateur
Atterrit telle une orgueilleuse chez l’œdicnème criard, un objecteur.
De conscience elle n'avait point après une telle pérégrination.
Il accepta de la prendre « sous son aile » pour ne pas faire obstruction
Ouvert d'esprit mais curieux de voir cet oiseau tenant entre ses pattes
Un appareil photo, sans réel objectif et accoutré d'un « œil de pirate ».
Elle lui dit : Oh j'allais oublier de vous solliciter pour m'installer
Pour la nuit, vous aurez bien une place dans votre vilain petit...palais
Quelque peu susceptible et n'appréciant pas ce double oxymore,
Il lui répondit « Eh bien vous serez confinée sous le pin ici …dehors
La canepetière très vexée et que l'ombre* excite a voulu se rattraper
Dans une palpable confusion : « Sorry ! Euh je voulais dire « pas laid »
« C'est simplement un jeu de mots, difficile pour nous, les anglais »
Trop tard, il s'en suivit une prise de becs, il faillit lui voler dans les plumes
Et lui fracasser son Canon et le crâne à grands coups d'enclume
Voyant son programme désorganisé, l'outarde lui vola au nez
Mais rien n'y fit, bien avant la réaction il eut fallu se refréner
Elle ne passerait pas la soirée dans l'opulence avec la seule orange
Que lui laissa son hôte, pour un voyageur ailé, ce n'est pas une vie d'ange
Cet oiseau d'outre- manche décida de prendre le problème à bras le corps
A tire d'aile, légère, alla quérir des palourdes océaniques pour becqueter encore
Moralité :
Si on arrive à l'improviste pour une nuitée, étranger on oublie d'être fier
Afin d'éviter les objections et être accepté dans la chaumière
Conseil aux Britanniques : maîtrisez le français pour éviter les bourdes
Et que vous n'entendiez plus « oh you are very gourdes ! »