samedi 26 décembre 2020

Des vies au mouillage

 Les vieux et les autres

 


 

D’abord il y’a les vieux

Assis au bord de l’eau

Qui regardent les bateaux

Ce qui les rend heureux

Se souviennent du bon temps

De leurs folles années

Passées à naviguer

Sur ce bel océan

Ils revoient les amis

Ceux qui les ont quittés

Ceux qui se sont noyés

et non plus de soucis

Se disent que maintenant

Ils seront les prochains

À partir c’est certain

Au pays des gisants

 




Il y a la plus vieille

Celle qu’a perdu son homme

Pour une bouteille de rhum

Une nuit sans sommeil

Est parti pour toujours

La laissant sur le quai

Tandis qu’elle se pâmait

Du plus parfait amour

Lui préféra alors

La grande étendue bleue

La mer et les cieux

De ses côtes d’Amor

N’est jamais revenu

Elle a passé sa vie

Scrutant toutes les nuits

L’horizon et la nue


 

Il y a les oisifs

Qui s’ennuient sur le quai

Qui ne vont plus pêcher

Au delà des récifs

Ils sont pris dans la nasse

D’un métier sinistré

D’une passion oubliée

Dans les rêves d’une barquasse

Ils traînent leur misère

Le regard dans le vague

Riant d’une bonne blague

En buvant une bière

Ils sont privés d’espoir

Cloués sur la jetée

Sans jamais embarquer

Leur avenir est noir



Et puis il y’a Olga

Qui a donné son corps

À tous les gars du port

Les serrant dans ses bras

Pour quatre petits sous

Échangeant leur détresse

Contre une tendresse

Qui ne vaut pas un clou

Quand ils l’avaient séduite

Ils filaient sans un mot

Pour la fille de l’eau

Qu’ils oubliaient bien vite

Elle pleure tous ses baisers

Donnés sans désir

À ces gars du plaisir

Qui l’ont tous méprisée



Des vies au mouillage

Des cœurs sur la cale

La fin du voyage

Leur ultime escale


.

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