jeudi 24 décembre 2020

Comptes de NOËL …


L'addition s'il vous plaît ! 

 




La tradition a du bon pour les tenants du tiroir caisse. Noël est la meilleure affaire de l'année et il y a loin de l'image de la crèche à la réalité absurde de nos débordements de pays opulents. Je n'échappe pas à la folie ambiante, évitant tout juste de tomber dans le délire des achats inutiles, des cadeaux en toc, des objets incertains qui seront revendus dès le lendemain matin sur e-bay.

 

Je me contente comme la plupart d'entre-nous de céder aux plaisirs de la table, profitant bien lâchement de conditions de vie qui nous mettent à l'abri du besoin, contrairement à beaucoup de nos contemporains. Je m'y adonne sans gloire avec une mauvaise conscience que je dissimule dans la nécessité de complaire à mes proches et à mon inépuisable gourmandise.

 

Alors, laissant cette mauvaise conscience aux portes de ce blog, je fais une fois de plus les comptes d'un Noël au chaudron. Le délire consumériste m'a gagné comme tous les autres, je bats ma coulpe et rougis de honte à cet aveu terrible. J'évite pour autant les rayons des super-marchés afin d'avoir une dépense éthique quand d'autres feraient preuve d'une générosité sincère.

 

Pour les mises en bouche, j'ai opté pour les produits d'une ferme piscicole de mon pays. La truite est reine en ce royaume et dans les eaux de la Sange, la maison Ollivier fait des miracles de goût et d'originalité. La nostalgie de l'enfance, le bonheur d'un feu d'artifice buccal font oublier que la note est salée pour des produits d'eau douce.

La mer sera présente avec les huîtres. Elles sont incontournables pour celui qui se targue d'avoir eu une grand -mère écailleuse au siècle dernier. Chacun trouve comme il peut les raisons de ces abus. Et chaque fois que j'ouvre la coquille, j'espère trouver une perle comme le fit parfois cette vieille dame il y a bien longtemps de cela. Mon mareyeur ne m'a jamais rien promis et je poursuis ma vaine quête avec une constante qui me surprend toujours.

Le foie gras fera honneur à ma table et plaisir aux enfants. Le calvaire de ces pauvres bêtes à la hauteur du bonheur que procure ce mets si délicat. Là encore, je trouve producteur local de qualité et ne cède en rien aux produits aseptisés de nos grandes surfaces. Les Besnard se décarcassent pour donner à leur demi-cuit un onctueux à en oublier ses principes.

Le chapon sera la vedette du soir. L'animal n'aura pas perdu son honneur pour rien. Il sera traité avec respect et des légumes anciens. Les bulbes de cerfeuil remplaceront à merveille les marrons indigestes et une purée à l'ancienne nous rappellera à plus de modestie. Tous ces produits viennent du marché, je connais les producteurs et leur fais entière confiance.

Pour les fromages, il en ira pareillement. Le fromage de chèvre vient de Sologne, le fromage de vache de Coullons. Point d'emballage, point de conservateur, de l'authenticité et de la saveur, sans engraisser les affreux géants de l'industrie laitière.

 

Pour le vin, je fais confiance au vins de Loire. L'Auvernat de la grande maison et les vins de l'ami Teissier, grand vigneron devant l'éternel et chantre des vins de Cheverny. Point de revendeurs entre nous, de l'achat au producteur et une relation de confiance indéfectible.

 

Enfin, le dessert une fois encore sera oublié pour ne pas déroger à ma réputation. Je commence bien les choses et ne les termine jamais tout à fait. Peut-être pour ne pas mettre de point final à ce repas, pour oublier que pour la première fois, celle qui faisait une tarte à nulle autre pareille ne sera pas là.

 

Voilà mon compte de Noël, j'en accepte la note et les contradictions. Je ne sais s'il est bon, s'il est juste, s'il est cohérent. Il est ainsi et je vous invite à partager ma table si le cœur vous en dit.

 

Mais venez sans présent ni produits excentriques. Ici l'on mange des produits du pays ! C'est ça qui compte !



Contentement vôtre

 


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un écureuil s'éprit d'une taupe

  Amours énantiotropes Un écureuil s'éprit d'une taupe Comble d'un amour énantiotrope Lui perché sur son gra...