mercredi 15 juin 2022

Bayer aux corneilles.

 

Corneille






Avec ce nom je pourrais brûler les planches

Ou bien installer mon repère sur un balcon

Pour moi ce n'est jamais tous les jours dimanches

Ma vie reste une tragédie non de non !


Par mes envolées, bien loin d'être lyriques

Je sème la terreur dans les rangs d'en face

Brisant dans leurs œufs des espoirs chimériques

Mettant le point final avant la préface


D'un bec acéré, je récite mes tirades

Retirant le rôle à ces jeunes premiers

Qui au premier essai tombent de l'estrade

Sans que jamais ils ne puissent se relever


Aimable passereau me voilà charognard

Quand ma troupe s'installe au cœur de la cité

C'est pour trucider d'un sournois coup de poignard

Tous ces migrateurs qui désirent cohabiter


Dans certaines scènes, je laisse des plumes

En une bataille féroce côté jardin

Je ne leurre personne avec mon costume

Je porte le deuil ce n'est pas très malin

 



Corneille, je réside dans vos peupliers

Surplombant la héronnière d'un regard

Prête à fondre sur l'oisillon abandonné

Sans aucune pitié ni le moindre égard


Vous bayez en observant ce bal maudit

La bouche bée, le regard tourné aux cieux

Me jugeant sans nul procès, ô quelle infamie

Pour tous mes crimes que vous jugez odieux


Héron dispose de toute votre sympathie

Victime expiatoire d'une loi naturelle

Quand vous me vouez de concert aux gémonies

Moi, oiseau au comportement criminel


Les poissons constituent cependant son menu

Ce détail échappe à votre indignation

Vous ne me souhaitez pas la bienvenue

Je rejoins le corbeau dans votre exécration.


Certes, je ne vais pas en faire un fromage

Puisque Ésope m'a honoré comme il se doit

Sans parler de ramage ni de plumage

Mais d'une cruche d'eau dans laquelle je bois

 


La Corneille et la cruche

 

Un jour, une corneille altérée trouva pour son bonheur une cruche contenant de l'eau. Mais, hélas! lorsqu'elle voulut boire, elle constata que le niveau de l'eau était si bas qu'elle ne pouvait l'atteindre de son bec. Elle essaya bien de renverser la cruche, mais en vain : celle-ci était trop lourde.

La corneille assoiffée désespérait de boire lorsqu'il lui vint une idée. Elle se saisit d'un caillou et le laissa tomber dans la cruche. Elle en mit un autre, puis un autre, un autre encore, et ainsi de suite. Peu à peu, l'eau montait dans le récipient et, bientôt, notre corneille put étancher sa soif.

 

Le héron et les corneilles

 


 

 

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