vendredi 22 octobre 2021

L'homme qui chantait

 

L'homme qui chantait





La chanson est un puissant agent

Contre les difficultés du temps

Les pouvoirs n'ont jamais supporté

Les souffleurs de vent en liberté




Bien loin des fastes de nos châteaux

Les manants ployaient sous le fardeau

Ils n'avaient d'autre distraction

Que des plaisirs de basse-extraction

Les troubadours passaient leur chemin

Préférant chanter lors des festins

Que d'enchanter nos dures besognes

Pour réjouir nos pauvres trognes


C'est alors qu'un humble ménestrel

Le petit homme à la vielle

Décida de n'accorder ses chants

Qu'à tous ceux qui peinaient dans les champs

Il ne demandait qu'un bol de bouillon

Contre ses merveilleuses chansons

Et pouvoir dormir dans l'étable

Ou bien sur le coin d'une table


Il arrivait à l'improviste

Celui qui était un grand artiste

Sortant de derrière un talus

Il nous fredonnait un air connu

Aussitôt nous lâchions les outils

Nous n'étions plus ces affreux Gentils

Comme aimaient à dire les seigneurs

Afin de nous blesser au cœur


Pour lui nous étions ses frères humains

Ni serfs, ni gueux ni même vilains

Autour de lui nous faisions la ronde

Oubliant l'âpreté du monde

Nous reprenions tous en chœur

Ses douces mélodies du bonheur

Quand ses paroles à ripourner

Nous incitaient alors à penser


Les puissants eurent écho de la fronde

Ils n'aimaient pas que le peuple gronde

Le brave ménestrel fut mis aux fers

Quand pour nous ce fut bientôt l'enfer

Les coups ne cessèrent pas de pleuvoir

Sur ceux qui avaient voulu croire

Qu'en reprenant quelques rengaines

On aurait pu briser nos chaînes.





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