Le portefaix
L'homme est attaché à son quai
Comme un bateau à son amarre
Pour les marin, c'est un laquai
Qu'on siffle accoudé à la barre
Il serre les dents et plie le dos
Emprunte la planche de rive
Se chargera de lourds fardeaux
Pour des marchands sur le qui-vive
Ne voyage que dans sa tête
Quand il ploie sous la lourde charge
Jamais ne sera à la fête
Enivré par le vent du large
Portefaix et bête de somme
Il supporte bien des moqueries
C'est tout juste s'il est un homme
Vu de la capitainerie
Rien pour eux qu'une bourrique
Un besogneux ou un trimard
Qui roule les grosses barriques
Du petit matin jusqu'au soir
Quand il en aura plein le dos
Un plus jeune prendra sa place
Restant alors sur le carreau
Sans argent dans sa besace
Pour survivre, il tendra la main
À la sortie de la grande messe
Guignant une bouchée de pain
Pour nourrir sa détresse
Épave attachée au parvis
Comme les pavés à la place
Il quémande pour sa survie
Sans pouvoir sauver la face
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