mercredi 20 février 2019

Plaies purulentes ….


RacismeS




Il se trouve encore de braves gens pour affirmer que notre cher pays échappe à ce mal profond, contagieux et mortel. Le Racisme pourtant fait son chemin dans les esprits et les communautés; il se nourrit de la peur, des discriminations, des incompréhensions et des discours qui l'attisent. Sur des tribunes politiques, dans certaines mosquées, dans d'autres églises, dans les quartiers, dans les entreprises ou les stades, se diffusent des paroles de haine et de rejet.

Mais rassurez-vous, il n'y a pas péril en la demeure France, puisque cette abjection est un délit. La belle affaire que voilà, punir les langues de vipère suffirait à guérir le mal? J'enrage quand j'entends des responsables se rassurer ou bien nous leurrer derrière cette affirmation absurde, cette défense inutile. C'est aux sources de ce mal qu'il faut s'attaquer et non à son expression pitoyable.

Que nous importe qu’un journal soit condamné si, aux yeux des pauvres fous, lecteurs et auteurs de ce torchon, tout ce qui justifie une telle opinion, n'est pas abordé! On ne peut interdire une opinion ; on a néanmoins le devoir de modifier les conditions qui permettent son émergence. J'ai le sentiment que pour l'instant, rien n'est fait pour soigner le mal en profondeur et je ne doute pas qu'il y ait autant d'impuissance que de lâcheté dans cette attitude.

Les Racismes se nourrissent d'une multitude de causes, d'une innombrable liste de discriminations, d'une incommensurable faille culturelle, d'une incroyable guerre des civilisations. Nier ces faits, nier l'existence d'un racisme polymorphe, c'est renforcer encore les rangs des intoxiqués. Les discours angélistes sont, en la circonstance, d'une coupable absurdité.

Non, messieurs les responsables, il n'y a pas que monsieur béret basque, la baguette sous le bras qui porte en lui les germes de la discorde. Désormais, la haine de l'autre se joue dans tous les camps. Il faut l'admettre, au risque de faire grandir encore le nombre de braves gens qui se réfugient dans les thèses du Front National.

Notre société, au nom de valeurs mal comprises, renforce ou protège les expressions ostentatoires d'un refus de nos propres normes sociales. De plus en plus ouvertement, des membres de communautés religieuses démontrent leur refus de valeurs communes. Les protéger ou simplement fermer les yeux par lâcheté, est une hérésie. Le racisme se délecte de nos faiblesses. Dans le même temps, les discriminations au faciès, les refus d'embauche selon le patronyme ou le quartier, ne sont pas rares. Elles attisent une haine folle contre une société qui tourne le dos à ceux qu'elle est allée chercher. Ne rien faire contre ce feu qui couve, c'est une fois encore, favoriser la catastrophe à venir.

L'illusion d'une France métissée, née de la communion collective, lors du titre de champion du monde du football, ne fut qu'un épiphénomène. Bien au contraire, les atermoiements et les dérapages de quelques footballeurs vedettes de cette équipe, devenue si médiocre, renforcent à chaque défaite, le malaise et le rejet. Il serait grand temps que le monde sportif se rende compte de son immense responsabilité en la matière et que les critères de sélection se fondent aussi sur la qualité morale de ceux qui représentent la nation.

La crise est, elle aussi, responsable. Ceux qui travaillent dans le monde réel savent très bien qu'il y règne une injustice terrible, fondée sur les origines et les revenus. En toute logique, ceux qui vivent dans des quartiers très métissés sont les principales victimes de toutes les difficultés ; chômage, pauvreté, délinquance, drogue, déscolarisation, désocialisation, déculturation … Pas surprenant alors que le racisme s'insinue dans ces quartiers de la peur.

Il est simple de continuer à refuser les statistiques ethniques dans notre pays. C'est un moyen confortable de nier les évidences en persistant à tenir des discours tapissés de bonnes intentions et de vérités fausses. Les RacismeS se renforcent au contact d'un réel qui n'est jamais avoué, qui n'est jamais pris en compte par le discours officiel. Facilité ou lâcheté, rupture avec le monde réel ou indifférence, la classe politique, issue de la bourgeoisie, est en la matière, totalement discréditée pour affronter ce problème.

Il est grand temps de reconnaître , et cela demande un courage certain, que notre pays traverse un nouvel épisode douloureux, que de très nombreuses composantes de son tissu social ont basculé dans les affres et les dérives des RacismeS. Nos chers gouvernants ont longtemps nié le problème faute de connaître le pays qu'ils dirigent, désormais ils tentent d’instrumentaliser l’indignation légitime. Pour combattre une telle abjection, il faut l'admettre, l'affronter frontalement si j'ose dire. Nous en sommes bien loin ...

Indignement leur.


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