Corbeau
Un corbeau de fort mauvaise humeur
Désira exprimer sa colère
Le bel oiseau pour son plus grand malheur
Venait de dérober un gruyère
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La pâte cuite n'avait rien de coulant
Et tenait plus des fromages plâtreux
Trop fade pour attirer les gourmands
Son appât ne sera pas crémeux
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Pour prendre Renard à ce piège
Il conviendrait d’embaumer la forêt
Goupil est sensible au doux sortilège
Des effluves d'un camembert bien fait
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Bon pasteur un geai lui conseillait
D'oublier cet affront de la fable
De n'être pas si soupe au lait
Pour paraître un peu plus aimable
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Pour faire son trou dans le cœur des humains
Corbeau devrait cesser de ressasser
La farce qui modifia son destin
Par la faute d’une fable affinée
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Quand Corneille se mêla au débat
Essayant de calmer son bon ami
Lui conseilla de rompre le combat
Pour cesser d'en faire une tragédie
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Surgit brusquement sur ces entre-faits
La pie qui déclara d'une traite
Que seul un bon Coulommiers bien fait
Méritait de rompre sa diète
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Clouant ainsi le bec à l'assemblée
Car était venu le temps du Carême
Une période de sobriété
Où l'on mélange l'eau à sa crème
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Les oiseaux cessèrent toute querelle
Tandis que d'un rageur trait de plume
Notre fabuliste battant de l'aile
Acheva cette facétie posthume
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