C'est la Loire qu'on assassine

 

Elle meurt de soif

C'est la Loire qu'on assassine

Celle qui n'est plus qu'une bassine

Pour abreuver des monstres gourmands

Les gigantesques tours de Satan

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Jadis, belle, fière et fougueuse

Dans le pays imposait sa loi

Lors de colères ombrageuses

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Depuis, moins d'eau coule sous ses ponts

Le sable impose à tous sa loi

Quand son débit se fait moribond

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Le béton a envahi son lit

Tandis que le bitume y est roi

Pour un cycle qui n'a pas de débit

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Notre Loire se meurt de soif

Partout la nature aux abois

Devant sa dépouille se décoiffe

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L'indifférence des responsables

Qui ne cessent de nous jouer du hautbois

Ne la rendra jamais navigable

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Pour son classement à l'Unesco

Ils récoltèrent nombre de voix

Sans vraiment lui payer son écot

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Quant une odieuse centrale

Sans discernement puise et boit

Le peut qui s'écoule dans son val

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Les ligériens déplorent ce drame

Se souvenant qu'ici, autrefois

Coulait la majestueuse dame

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Bientôt, elle deviendra un désert

Elle qui célébrait la gloire des rois

De sable tissera son suaire

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Pleurons celle qu'on supprime

Nos larmes éviteront ma foi

Que n'aboutisse cet affreux crime !

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C'est la Loire qu'on assassine

Celle qui n'est plus qu'une bassine

Pour abreuver des monstres gourmands

Les gigantesques tours de Satan

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Plaidoyer pour une Loire vivante