Quelle
famille !
Mais que lui arrivait-il soudainement
Pour qu'il se couvre ainsi de cendre
Lui qui de la rivière était le garant
Entre le brochet et le sandre ?
Jadis le prince en son royaume
Ne s'embarrassait d'aucun concurrent
Convaincu de ce bel axiome
« De tous, il passait pour le plus charmant ! »
Puis cousins et cousines à tire-d'aile
Vinrent au pays établir domicile
Certaines s'octroyant la part belle
Avec leurs manières graciles
Le héron cendré à l'évidence
Dut se résoudre à faire place
À cette nouvelle dissidence
Plus nombreuse que populace
Quand l'aigrette garzette ouvrit le bal
Ne se douta pas qu'à sa suite
D'autres envahiraient alors son Val
D'intrusions pas toutes fortuites
Puis la grande aigrette à son tour
Vint imposer sa douce blancheur
Sur les grèves et partout alentour
Elle attira les randonneurs
Le pauvre dut se résoudre à faire place
À son petit cousin le bihoreau
Un trapu qui manquait de classe
Quand il avait les pattes dans l'eau
La famille encore une fois s'agrandit
Quand dans les terres le héron garde-bœuf
Trouva alors troupeaux et prairies
Pour dans notre région y faire la teuf
Enfin, le plus coloré de tous
Trouva aussi la Loire à son goût
Sa robe pourpre et sa frimousse
Avaient de quoi rendre son voisin jaloux
Pour attirer à nouveau les regards
Héron cendré se fit cabotin
Devant les photographes hilares
Prenait la pause, tel un diablotin !
Poussant plus loin encore la fantaisie
Se mit à réclamer sa pitance
En s'approchant du pêcheur son ami
Attendant de lui sa subsistance
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