Là où les poissons passent …
Serions nous donc moins adroits que les mulets
Qui, malgré les innombrables bancs de sable
Sans coup férir, en l’étiage de l'été
Remontent la Loire par tous les diables ?
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Nous les tourmenteurs de bien des barriques
Le manque d'eau n'étanchera pas notre soif
Faudra-t-il être plus têtus que bourriques
Ô grand jamais nous n'avalerons notre coiffe
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Le chapeau pour nous parer du puissant soleil
Nous emprunterons le sillage des poissons
S'ils passent là, pour nous ce sera pareil
Notre bateau les suivra sans autre façon
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Rejoignant nos petits éclaireurs dans les flots
Nous retrousserons bien souvent la culotte
Afin de passer en dépit du manque d'eau
Nous les matelots mais aussi le pilote
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L'obstination des mariniers de l'aval
Viendra à bout des plus terribles obstacles
Par la rivière rallieront le Festival
En proposant un formidable spectacle
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Comme les mulets nous récolterons ainsi
Comme juste prix pour ce fabuleux exploit
Un triple ban de la part de tous nos amis
Les mariniers de l'amont en seront pantois
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La Grande Remontée entrera dans l'histoire
Sans qu'elle ne tourne jamais en queue de poisson
Quant à nos mulets, les héros sans la gloire
Poursuivront leur éternelle migration
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