Cygne
Ne serait-il pas le vilain petit canard
Qui est tant décrié dans bien des histoires ?
Quoique à souvent se mirer dans la marre
Il ne se résout pas du tout à le croire
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Sa robe est pareille à celle de la poule d'eau
Même si la demoiselle est plus petite
Il considère tous les autres oiseaux de haut
Usant d'un long cou comme d'une guérite
Y regardant de plus près il se rend compte
Que sa splendide robe porte le deuil
Cette particularité lui fait honte
Quand tous les autres affirment qu'il a le mauvais œil
Cygne noir ; quelle terrible malédiction
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Le voilà mis au ban de la société
Son apparence lui vaut réputation
Par la seule faute d'un stupide préjugé.
Autrefois, de la fée Houlipe, fier coursier
Il s'envolait avec la dame à ses basques
La sortant de notre fleuve nourricier
Pour participer au grand Sabbat fantasque
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Son plumage ne le condamnait pas alors
À devenir malgré lui suppôt de Satan
Son apparition signifiant alors bien à tort
Qu'un terrible sort vous adviendra dans l'instant
Signe indien qu'il vous appartient de vaincre
À moins de périr dans les plus affreux tourments
Il s'arrache une plume afin de vous convaincre
Que ces préjugés sont aussi sots que déments
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Lui le cygne noir dans sa pleine majesté
Il ne demande qu'à vivre ici en harmonie
Avec ses compères au plumage immaculé
Dans la célébration de la polychromie
Pour beaucoup l'apparence devient jugement
Valant opprobre ou bien malédiction
Préjugé vous plaçant irrémédiablement
Dans une société de la ségrégation
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