L’ineffable
Un versificateur éthique
Désira user de sa plume
En une fort vieille pratique
Pour évacuer son amertume
Voulut rédiger une fable
La forme est des plus plaisantes
Tout comme le rythme agréable
Pour une morale bienfaisante
Hélas en cette triste époque
Être vertueux c'est déplaire
Pour le malheur de qui se toque
D'un conseil au terme de ses vers
Qu'il se préserve de tout message
Celui qui se pense affable
Tous les mots qui se veulent sages
Ne seront jamais publiables
Mieux vaut alors les torrents de haine
Les propos semant les blessures
Les paroles qui se déchaînent
La plume trempée dans les ordures
La bonté est passée de mode
Le fabuliste reste sur le flanc
Puisque les médias s’accommodent
Des vils maux qui crèvent l'écran
Ni animaux ni bons sentiments
La poésie devenu crachat
Dégoulinant de tous les tourments
D'une société sans prêchi-prêcha
Repoussant ses pensées immondes
Il serait si plaisant de croire
Que pour transformer ce pauvre monde
Il suffirait d'une belle histoire
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