De la gaudriole sur le bout de langue.
Si la nouvelle scène de l’humour use à plaisir du propos graveleux, de la tournure explicite pour évoquer ce qui ne devrait que se suggérer, il est nécessaire de revenir aux sources de cet humour gaulois qui ne devrait jamais être qualifié de franchouillard. Remontons donc les bretelles qu’elles soient à Pince ou bien Hercule pour que la ceinture cesse de laisser apparaître la raie des fesses et les bas fonds de l’arrière-pensée
Au XVIe siècle, un mariage en tout bien tout honneur fut célébré par l’usage d’une langue qui ne s’appesantissait pas dans les cunnilingus entre le verbe pronominal Se gaudir et la fameuse Cabriole chère aujourd’hui aux adeptes de toutes les positions du Kamasutra. Le premier terme de cette union lexicale se réfère à la moquerie et au rire léger. Nous sommes loin des éclats gras et souvent enregistrés de nos artistes impudiques de la nouvelle scène qui se poile. Il s’agissait alors, plus prosaïquement, de simplement se gausser, persifler tendrement et avec légèreté. La nuance s’imposant dans le propos drolatique.
Le second terme ne se place pas dans le cul par-dessus tête des contorsions verbales des chantres de la confusion de bite et du con. Les bonds étaient joyeux, les saillies uniquement verbales et la chute ne se situait pas pour l’essentiel au bas des reins. La légèreté avait sa place dans la conversation et la gentille blague. Aujourd’hui pour faire une blague à tabac dans les scènes d’humour qui s’érigent en Stand Up, il convient de priser l’explicite avec une précision anatomique.
La gaudriole d’alors se plaisait à rester à la lisière du propos gai ; adjectif qui n’était pas encore flanqué d’un Y qui lui fit un enfant dans le dos. Le pinson avait encore son mot à dire tandis que l’on pouvait identifier les tenants d’une sexualité différente de mignons, d’invertis ou en se faisant plus déplaisant de bougres ou de sodomites. Autant de mots qui doivent échapper à la compréhension du public contemporain.
La métaphore se plaisait à fleurir le propos de la bête à deux dos à moins qu’il ne s’agisse de délicieusement Se taquiner le hanneton ou la marmotte, chatouiller le nénuphar, chavirer dans le vétiver comme il se dit à L’Île de la Réunion si bien nommée. Le X a radicalisé la forme et les mots qui désignent la chose, la vulgarité prenant le pas, le septième ciel vira à l’enfer des sens. Il n’est d’ailleurs plus question de jouer les petits fleuristes de l’amour, prendre délicatement la fleur de la dame n’est plus de saison et parfois celle-ci use d’un tuteur pour suppléer au jardinier absent.
Le verbe Gaudrioler quant à lui tomba rapidement dans le coquin, le fripon, le jupon soulevé sans nuance. L’amour physique avec lui se fit libertin, libre et joyeux. Mais les mots employés même s’ils pénétraient avec délectation le registre argotique n’en demeuraient pas moins des formules imagées qui s’éloignaient du cher explicite des humoristes tristes de l’époque ou des hommes politiques prompts à prendre en main leur destin.
Laissons donc aller les poètes de la chose, la nuance est en la matière un merveilleux préliminaire. Les propos d'alcôve se susurrent sur le bout de la langue, les mots doux se murmurent au creux de l’oreille, les aveux demeurent éternels en dépit d’une accélération des échanges libidineux. Souhaitons « long vit au con » sans grossièreté aucune, pourvu qu’il soit consentant et complaisant à l’envie.
La bagatelle demeure plus plaisante que la fornication, tandis que le bon François Rabelais aimait à Rataconniculer forme qui fait référence à la chaussure que l’on trouve à son pied. Il convient en quittant ce voyage dans les mots de l’amour de laisser toute la place qui lui revient à Colette Renard et à sa merveilleuse chanson. Avouez qu’il y a plus d’élégance dans ces paroles que dans bien des sketchs de nos humoristes à la petite semaine.
Friponnement vôtre.
Au XVIe siècle, un mariage en tout bien tout honneur fut célébré par l’usage d’une langue qui ne s’appesantissait pas dans les cunnilingus entre le verbe pronominal Se gaudir et la fameuse Cabriole chère aujourd’hui aux adeptes de toutes les positions du Kamasutra. Le premier terme de cette union lexicale se réfère à la moquerie et au rire léger. Nous sommes loin des éclats gras et souvent enregistrés de nos artistes impudiques de la nouvelle scène qui se poile. Il s’agissait alors, plus prosaïquement, de simplement se gausser, persifler tendrement et avec légèreté. La nuance s’imposant dans le propos drolatique.
Le second terme ne se place pas dans le cul par-dessus tête des contorsions verbales des chantres de la confusion de bite et du con. Les bonds étaient joyeux, les saillies uniquement verbales et la chute ne se situait pas pour l’essentiel au bas des reins. La légèreté avait sa place dans la conversation et la gentille blague. Aujourd’hui pour faire une blague à tabac dans les scènes d’humour qui s’érigent en Stand Up, il convient de priser l’explicite avec une précision anatomique.
La gaudriole d’alors se plaisait à rester à la lisière du propos gai ; adjectif qui n’était pas encore flanqué d’un Y qui lui fit un enfant dans le dos. Le pinson avait encore son mot à dire tandis que l’on pouvait identifier les tenants d’une sexualité différente de mignons, d’invertis ou en se faisant plus déplaisant de bougres ou de sodomites. Autant de mots qui doivent échapper à la compréhension du public contemporain.
La métaphore se plaisait à fleurir le propos de la bête à deux dos à moins qu’il ne s’agisse de délicieusement Se taquiner le hanneton ou la marmotte, chatouiller le nénuphar, chavirer dans le vétiver comme il se dit à L’Île de la Réunion si bien nommée. Le X a radicalisé la forme et les mots qui désignent la chose, la vulgarité prenant le pas, le septième ciel vira à l’enfer des sens. Il n’est d’ailleurs plus question de jouer les petits fleuristes de l’amour, prendre délicatement la fleur de la dame n’est plus de saison et parfois celle-ci use d’un tuteur pour suppléer au jardinier absent.
Le verbe Gaudrioler quant à lui tomba rapidement dans le coquin, le fripon, le jupon soulevé sans nuance. L’amour physique avec lui se fit libertin, libre et joyeux. Mais les mots employés même s’ils pénétraient avec délectation le registre argotique n’en demeuraient pas moins des formules imagées qui s’éloignaient du cher explicite des humoristes tristes de l’époque ou des hommes politiques prompts à prendre en main leur destin.
Laissons donc aller les poètes de la chose, la nuance est en la matière un merveilleux préliminaire. Les propos d'alcôve se susurrent sur le bout de la langue, les mots doux se murmurent au creux de l’oreille, les aveux demeurent éternels en dépit d’une accélération des échanges libidineux. Souhaitons « long vit au con » sans grossièreté aucune, pourvu qu’il soit consentant et complaisant à l’envie.
La bagatelle demeure plus plaisante que la fornication, tandis que le bon François Rabelais aimait à Rataconniculer forme qui fait référence à la chaussure que l’on trouve à son pied. Il convient en quittant ce voyage dans les mots de l’amour de laisser toute la place qui lui revient à Colette Renard et à sa merveilleuse chanson. Avouez qu’il y a plus d’élégance dans ces paroles que dans bien des sketchs de nos humoristes à la petite semaine.
Friponnement vôtre.
Les nuits d’une demoiselle
Que c'est bon d'être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l'étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit...
Je m'fais sucer la friandise
Je m'fais caresser le gardon
Je m'fais empeser la chemise
Je m’fais picorer le bonbon
Je m'fais frotter la péninsule
Je m'fais béliner le joyau
Je m'fais remplir le vestibule
Je m'fais ramoner l'abricot
Je m'fais farcir la mottelette
Je m'fais couvrir le rigondin
Je m'fais gonfler la mouflette
Je m'fais donner le picotin
Je m'fais laminer l'écrevisse
Je m'fais choyer le coeur fendu
Je m'fais tailler la pelisse
Je m'fais planter le mont velu
Je m'fais briquer le casse-noisette
Je m'fais m'amourer le bibelot
Je m'fais savourer la sucette
Je m'fais reluire le berlingot
Je m'fais gauler la mignardise
Je m'fais rafraîchir le tison
Je m’fais grossir la cerise
Je m'fais nourrir le hérisson
Je m'fais chevaucher la chosette
Je m'fais chatouiller le bijou
Je m'fais bricoler la cliquette
Je m’fais gâter le matou
Mais vous me demanderez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh cela tient en peu de lettre
Le jour je baise, tout simplement
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