jeudi 5 novembre 2020

Le grand Sabbat des déments

 

Songe de Loire.




La Loire se voile d’un manteau blanc

Quand converge vers la rivière

De tout le pays les sorcières

Pour le grand Sabbat des déments


Les animaux fuiront ce bal

Le mystère envahit les lieux

Chacun pressent que même Dieu

N’a plus sa place dans le Val


Soudain un cri glace le sang

Quand des remous dessus les flots

Font surgir un curieux rafiot

Digne incarnation du néant


La fée Houlippe en majesté

Conduit son bel attelage

Des cygnes noirs du fond des âges

Mènent cette folle envolée


D’un signal donné de la nue

La voute se couvre de balais

Dames blanches et farfadets

Se souhaitent la bienvenue


Un orchestre aux mille cordes

Déclenche folle farandole

Sur la berge les lucioles

Illuminent la maudite horde


Dessous la voûte céleste

Se tiennent de furieux ébats

Lucifer en rit aux éclats

Et Satan n’est pas en reste


Conviés à ce bal lugubre

Toutes les âmes des noyés

Pour une nuit seront choyées

Par ces immondes succubes 

 

Lorsque se lève enfin le jour

Par magie tous disparaissent

Houlippe dame pécheresse

Met un terme à ses amours


 


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