Drôle de métier que le mien

 

Calfat

Drôle de métier que le mien

Pauvre gars qu'on ne peut sentir

Personne ne me donne un coup de main

Tant mon odeur vous fait tous fuir

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Pourtant sans moi point de voyage

Moi qui jamais ne quitte le quai

Ce serait pour vous un outrage

Que d'embarquer ce vil laquai

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Quand je m'escrime au bord de l'eau

Toujours exposé aux quatre vents

C'est en calfatant tous vos bateaux

Que je vous épargne bien des tourments

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Le goudron, la poix et l'étoupe

Me tiennent seuls compagnie

Est-ce la vue d'une chaloupe

Qui me vaut votre ignominie ?

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Ne vous montrez donc plus excédés

Puisque mon chaudron vous empeste

Imaginez d'autres procédés

Sans m'éviter comme la peste

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Et cet étrange comportement

Vous confirme dans la certitude

De votre pouvoir assurément

Loin des gueux et leurs servitudes

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Seigneurs sur l'eau, sans le moindre doute

Votre mépris signe de noblesse

La richesse demeure en soute

Quand votre honneur a des bassesses

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Si les marchandises restent à flot

Elles le doivent à mon dur métier

Faites donc les beaux sur le bateau

Et l'offrande de votre amitié

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Qui ignorent ceux qui les servent

Se méprennent et se déshonorent

Je vous l'affirme sans réserve

Cessez de jouer les matadors

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L'humilité pour le marinier

Se fait garante de son honneur

Quand il respecte tous les métiers

Qui facilitent son beau labeur

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