vendredi 14 octobre 2022

Aengus, l'éternel recommencement ….

 

Le maître du temps et des lumières.




Aengus


Il était une fois, il y a si longtemps que nul ne pourra dire qu'il se souvient encore de ces évènements, au bord d'une rivière, le même jour fut conçu et engendré Aengus. Cet être, d'une étrange beauté, aimait à commander aux oiseaux, aux forces naturelles et au cœur des humains. Tant que les Druides eurent le droit de cité sur les rives de notre Loire, il vécut paisiblement sa vie de fils de Dieu.


Les années passèrent, de nouvelles croyances s'imposèrent. Les moines et les prêtres s'emparèrent des lieux sacrés des Celtes pour y dresser les magnifiques temples de la nouvelle foi. Comme Aengus ne pouvait se résoudre à disparaître, il choisit de se dissimuler parmi les humains en prenant, au fil des époques, l'apparence de l'un d'eux.


Ainsi s'était-il assigné la redoutable mission d'ouvrir les yeux des mortels sur la beauté de la nature, la poésie d'un coucher de soleil, la magnificence d'une fleur, la grâce d'un matin brumeux. Très clair était son message : le paradis existe, il est sur terre, dans nos cœurs et dans nos yeux !


Au fil des époques, il prit bien des avatars, devenant tour à tour, poétesse, peintre, musicienne, chanteur, romancière, sculpteur, conteuse. On le retrouve, ou bien on peut la reconnaître ainsi, dans les habits de grands artistes qui ont chanté la Loire. Aengus, en effet, avait jeté son dévolu sur la fille Liger, sans doute pour honorer Lugus, le Dieu des dieux, le prince des lumières.


Ainsi naquit le mythe de l'éternité et de son représentant Aengus. Chaque fois que naissait une œuvre qui emportait le cœur des humains, qui touchait au plus profond de l'âme, qui transcendait une réalité parfois sordide, on reconnaissait, derrière celui ou celle qui accédait à la grâce, l'influence du représentant de la beauté, de l'amour et du temps …


Tour à tour homme ou femme, Aengus n'avait de cesse de magnifier les arts pour chanter la splendeur de notre Loire. Il adoptait alors la forme artistique de l'époque, celle qui avait le plus de chance de toucher le plus grand nombre. Il se murmure qu'il se fit architecte quand les châteaux de Loire furent édifiés, qu'il devint graveur quand cette magnifique technique fit son apparition.


Aengus allait à travers le temps, sans cesser de déclarer son amour à la Loire. Il serait sans doute fastidieux d'établir la liste des noms célèbres sous lesquels, le temps d'une vie humaine, Aengus exprima son talent de bien des manières, sous bien des apparences. Hélas, les humains perdirent un temps le sens du sacré et du merveilleux, et Aengus se morfondit. Ce qui le fit sortir enfin de son marasme, ce fut une nouvelle manière de briser l'indifférence d'une société devenue trop matérialiste.


C'est ainsi qu'Aengus s'est fait photographe de Loire. Il sillonne la rivière, traque les signes de la nature qui feront à nouveau entrer les individus au plus intime de la création, au plus splendide de la nature, au plus sacré de la beauté. Animaux, plantes, paysages, humains avec toujours en premier plan, la Loire ! Aengus n'a de cesse de guetter ces instants magiques et rares qui vous font entrer en communion avec les forces surnaturelles.


Prenant les traits de Christian Beaudin car il lui faut bien se plier aux règles d'une époque vouée à la communication, il vient de publier un livre « Loire intime », un pur instant de bonheur et d'extase. Sa contemplation, c'est le mot qui convient, est un moment merveilleux, une plongée dans l'incroyable, une traversée du mystère de la beauté. Je ne vous en dirai pas davantage ; chacun doit faire l'expérience de ce choc esthétique.


Mais gardons-nous de trop d'éloges. Aengus pourrait bien disparaître, reprendre sa longue route dans le temps, changer d'avatar ou bien se faire oublier des humains pendant plusieurs générations. Il pourrait tout aussi se cacher quelques siècles au cœur d'un jeu de l'oie, dans le puits ou bien au paradis. En attendant, dépêchez-vous de consulter son ouvrage pour fuir les contingences du moment, anéantir les soucis de l'heure, plonger dans les merveilles de notre fille Liger.


Vous ferez alors grande révérence à Lugus, Dieu de la lumière. Par Toutatis, si vous n'êtes pas satisfait de ce voyage, c'est à désespérer de tout. Il n'est plus alors d'autres ressources que de vous faire tomber le ciel sur la tête, vous ne méritez pas de vivre ou de voyager en bord de Loire. Mais cela est si improbable que je me contente de vous souhaiter à tous un beau voyage, grâce à Aengus et son merveilleux livre : « Loire intime »


 

 

 



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