jeudi 17 juin 2021

Ce musée qui nous manque.

 

Musée de la Sorcellerie de Blancafort.



 

 

Les birettes faisaient jadis partie intégrante de la culture dans notre belle région, plus particulièrement en Berry et en Sologne. La relation profonde et secrète qui a mêlé intimement notre territoire et la sorcellerie avait mérité un musée qui a fermé ses portes faute de repreneur. Pourtant, rien n’est plus mystérieux, obscur et parfois ténébreux que l’histoire de la sorcellerie dans ce pays.

Le musée de la sorcellerie, installé entre Blancafort et Concressaut a fermé définitivement ses portes à la fin du mois d’août après avoir reçu plus de 900 000 visiteurs. Après 35 années d’existence et un beau succès public (35 000 visiteurs par an actuellement), il s’est enfoncé dans les oubliettes de l’histoire. 


 

La disparition du musée de la sorcellerie nous chagrine et nous tenions à rendre hommage à ce fort bel établissement qui n’a pas su séduire les financiers. Nonobstant, les brouets, les élixirs, les ensorcellements, les bûchers, les procès de l’inquisition sont notre substrat culturel tout en étant passés largement dans la représentation du Berry, terre de mystères et de légendes. Il y avait une véritable démarche patrimoniale qui avait été menée par monsieur Van Poucke et son épouse Brigitte durant toute une vie.

Cette œuvre essentielle a disparu dans l’indifférence. Que les flammes de l’enfer soient promises à tous ceux qui ont participé à cette absurdité ! Nous ne pouvons prétendre être une région de l’Histoire avec nos châteaux, la Loire, ses traditions et ses grands écrivains en passant aux oubliettes la face noire, cachée, mystérieuse de nos campagnes, nos places des martyrs et les oubliettes de nos demeures royales. Si les alchimistes étaient jadis capables de transformer le plomb en or, le musée serait toujours ouvert.

 



Ce musée restituait admirablement le contexte de la sorcellerie par des saynètes éloquentes, une iconographie adaptée et des documents complémentaires de qualité. Il y a un va-et-vient intéressant entre la représentation fantasmagorique et le réel. Ce n’était pas un musée attrape-couillon : il y avait là une véritable démarche historique et contextuelle qui ne doit pas disparaître. Il était à la fois accessible aux enfants avec ses personnages et aux plus curieux avec des évocations précises de grands procès.

Il est clair que ce qui est évoqué ne met pas en lumière le rôle des pouvoirs quels qu'ils fussent. L’Eglise et l'État ont toujours su accuser de la rage ceux qui dérangeaient leur petit commerce, leurs privilèges et leur fonction. Les sorcières ont payé de leur vie dans des souffrances atroces leur différence, leur manière curieuse d’envisager la médecine, le monde ou bien la religion.

 



Lors d’une visite que le Bonimenteur de Loire y avait effectué, il avait retrouvé bon nombre de ses personnages : la sorcière Irène, le balai de bouleau, le guérisseur, son ami Merlin, le crapaud et la gentille fée, le dragon et le diable. Houlippe pourrait bien ressurgir des flots pour venir chatouiller les arpions de ceux qui n’ont pas su sauver le musée de la sorcellerie.


à lire => https://blogs.mediapart.fr/c-est-nabum/blog/180621/le-metamorphose-du-candidat

 



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